Bonze au bout du monde

Quand nous sommes arrivés dans le village au pied de la montagne, nous ne nous doutions pas vraiment ce qui nous attendais...

La première nuit nous avons dormi dans une maison sur pilotis, ouverte à tout vent, mais le lit était TRES rustique : deux nattes sur le sol et quelques minces coussins, pour amortir le bois. Heureusement que nous avions apporté notre moustiquaire ! Et nos "sacs draps".

Auparavant nous avions mangé au même endroit, assis en tailleur. Du riz (blanc), des petits morceaux de poulet, quelques légumes verts et une bonne sauce très aillée.

La nuit a été courte, avec les hauts parleurs tout proches car nous sommes arrivés juste au moment de la fête de la récolte du riz. Et une bonne récolte, ça se fête, dans ce pays si pauvre.

À peine la musique "boum boum boum" arrêtée, c'est le coq qui a repris la relève, juste à deux ou trois mètres, à partir de 3 h du matin...

Le lendemain matin, lever aux aurores (une fois le coq rendormi)  petit déjeuner cambodgien (composé de riz, de petits morceaux de poisson séché, de sauce aillée...) pour prendre des forces car nous allions marcher durant plus de 4 heures (dont une heure d'escalade physiquement assez éprouvante. Je ne croyais pas être capable de grimper autant, dans des passages parfois impressionnants).

Vers le milieu de ce "parcours de santé" nous avons fait un pique-nique typiquement Cambodgien ( bien que cela nous ait rappelé des souvenirs de notre séjour au Laos), avec du riz emballé dans des feuilles de bananier, un peu de poisson séché (ça change...) et des bananes.

En continuant dans la jungle nous nous sommes arrêtés à des petites cascades où l'eau à fait beaucoup de bien à nos pauvres pieds. Et au bout de cette longue marche, nous sommes enfin arrivés ( il faisait quand même 35 degrés) sur le lieu de vie et de méditation d'un jeune bonze ( moine bouddhiste) solitaire. Il y avait plusieurs petites maisons sur pilotis (une maison pour le bonze, deux autres pour les étrangers de passages et une pour la cuisine (tout au bois). Et... Tout en haut d'une gros rocher, une petite pagode... Voir photo.

Sur place, pas d'eau, pas de salle de bain, pas de toilettes ("vous pouvez aller où vous voulez dans la nature !" Merci c'est gentil...).

À peine arrivés, on nous propose une petite promenade (2 h aller retour quand même) pour aller se baigner/laver (il n'y a pas de salle de bain, vous vous souvenez ?) et aller à la rencontre d'un ermite qu'ils aperçoivent parfois et qui vit tout nu dans la jungle... Ils avaient apporté des boîtes de poisson en conserve pour lui donner.

Nous n'avons pas vu l'ermite mais nous avons utilisé la salle de bain la plus originale de notre vie:  des trous d'eau creusés par la rivière avec des tout petits poissons. Bien sûr nous n'avions pas de maillots donc nous nous sommes baignés tout habillés et le chemin du retour vers la pagode était agréablement rafraîchi par les vêtements mouillés.

Un petit repas à base de ...riz, de poisson séché, etc et au lit à 7 h du soir ( si, si !)

Heureusement il y a quelques panneaux solaires qui font fonctionner une lampe. Notre petite chambre/maison sur pilotis est la bibliothèque du bonze, avec quelques dizaines de livres sur bouddha (mais comme nous ne lisons pas encore le khmer couramment, nous ne les utilisons pas comme livres de chevet).

Sur l'échelle en bois qu'il faut emprunter pour monter dans notre chambre, une superbe araignée (d'un diamètre de 12 cm au moins ) monte la garde. En imaginant qu'elle pourrait se promener sur nous durant notre sommeil ( nos dormons à nouveau à même le sol, sur une natte), nous bénissons la moustiquaire que nous avons apporté. Ici ils mangent les araignées, mais seulement celles qui vivent sous terre (miam miam).

En pleine nuit, du bruit dans la chambre... De beaux rats viennent grignoter les volumes sur le bouddhisme, faire connaissance avec ces étrangers et emporter un sachet de thé que nous avions prévu pour le petit déjeuner...

Ce matin nous nous sentons de vrais aventuriers...d'un jour!